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L’importance du sommeil
Une analyse scientifique

Dr Christine Blume

Rencontre avec le Dr Christine Blume, chercheuse sur le sommeil au Centre de chronobiologie de l’Université de Bâle, en Suisse. Les recherches du Dr Blume portent sur les facteurs qui influencent le sommeil dans les sociétés modernes. En ce moment, elle étudie les effets de la lumière des écrans sur le sommeil quand ils sont utilisés le soir.

QU’EST-CE QUE LE SOMMEIL ?

Le sommeil est le phénomène physiologique le plus courant chez les êtres humains du monde entier : il occupe près d’un tiers de leur journée, indépendamment de leur culture ou de leur âge. Cet état s’accompagne de modifications importantes de l’activité cérébrale et des processus physiologiques connexes. Pendant le sommeil, le dialogue entre les neurones ralentit et présente une certaine harmonie, un peu comme une chorale qui se met à chanter juste. Et tout comme les paroles des chansons de la chorale, les méandres du cerveau endormi ne sont pas toujours les mêmes. Quatre « phases du sommeil » se répètent environ quatre à cinq fois par nuit. On appelle chacune de ces phases un « cycle de sommeil ». Lorsque nous nous endormons, nous entrons d’abord dans la phase de sommeil léger. Cet état comprend deux phases, la phase N1 et la phase N2, le « N » indiquant qu’il s’agit de phases de sommeil « sans mouvement oculaire rapide ». Plus précisément, la phase N1 est un état transitoire entre l’éveil et le sommeil et ne représente qu’environ 5 % du sommeil d’une nuit typique. Quand une personne se réveille d’un sommeil N1, elle n’est pas toujours sûre d’avoir dormi. En revanche, la phase N2 est souvent considérée comme la première phase de sommeil « réel ». C’est également la phase dans laquelle nous passons environ 50 % de notre nuit. Après la phase N2, nous entrons dans le sommeil profond, nommé la phase N3, un état caractérisé par une activité cérébrale très lente et une relaxation maximale. La plus grande partie du sommeil profond a généralement lieu dans la première moitié de la nuit, les épisodes de sommeil N3 devenant plus courts, voire inexistants, dans la seconde moitié. En moyenne, la phase N3 représente à peu près 20 % de la nuit, bien que ce pourcentage diminue avec l’âge. Un cycle de sommeil se termine par une phase de mouvement oculaire rapide ou sommeil paradoxal. Comme son nom l’indique, cette phase se caractérise par des mouvements oculaires horizontaux rapides, une activité cérébrale presque semblable à celle de l’éveil et un tonus musculaire très faible. Si nous savons aujourd’hui que le rêve peut survenir à tous les stades du sommeil, les rêves les plus vifs et les plus étranges ont lieu pendant le sommeil paradoxal. Cette phase du sommeil représente 25 % de la nuit et, tout comme le sommeil profond, sa proportion diminue avec l’âge. Le sommeil paradoxal a principalement lieu le matin.

CREDIT: IMAGE BY UNIVERSITÄT BASEL, CHRISTIAN FLIERL

POURQUOI DORMONS-NOUS ?

Selon le célèbre chercheur Allan Rechtschaffen, spécialiste du sommeil : « Si le sommeil ne remplit pas une fonction absolument vitale, alors c’est la plus grande erreur que le processus d’évolution ait jamais faite. » En effet, si le sommeil ressemble et donne souvent l’impression d’être un état unitaire « d’inactivité », de nombreux processus essentiels se déroulent derrière les yeux fermés. Tout d’abord, le sommeil permet de rétablir un état de « normalité » et de reconstituer les ressources utilisées pendant la journée. Tout le monde sait que le sommeil est essentiel au bien-être et à la performance, ou plus généralement au fonctionnement normal de l’organisme et de l’esprit. En effet, pendant le sommeil, les déchets métaboliques qui s’accumulent pendant la journée sont éliminés du cerveau et aident fortement à la consolidation de nouvelles traces de mémoire. En outre, le sommeil favorise un équilibre énergétique sain ainsi que la régénération et la réparation des tissus. Il n’est donc pas surprenant que l’habitude de dormir peu, c’est-à-dire moins de six à sept heures par nuit, soit associée à des effets négatifs sur la santé. Par exemple, les troubles chroniques du sommeil chez les travailleurs de quarts sont associés à une augmentation des taux de cancer et du risque de développer des troubles métaboliques tels que le diabète de type II. De plus, les personnes qui ont l’habitude de dormir peu sont plus exposées aux maladies infectieuses, ce qui souligne l’importance du sommeil pour le système immunitaire.

DE COMBIEN D’HEURES DE SOMMEIL AI-JE BESOIN ?

En règle générale, les adultes en bonne santé devraient dormir entre sept et neuf heures par nuit. Cependant, la quantité de sommeil nécessaire varie d’une personne à l’autre. En fait, nous devrions demander à l’organisme (plutôt qu’à l’individu) la quantité de sommeil dont il a besoin, car il sait ce qui bon pour lui. Dans l’idéal, nous devrions nous coucher lorsque nous sommes fatigués et nous réveiller sans réveil-matin. Pendant la semaine, cet idéal ne fonctionne pas pour la plupart d’entre nous, donc le seul moyen de savoir ce qui nous convient est peut-être pendant les prochaines vacances ? Globalement, les experts du sommeil sont tous d’accord pour dire que dans les sociétés modernes, beaucoup de gens ne dorment pas assez, du moins les jours de travail. C’est ce que soulignent les recherches menées pendant la pandémie de Corona, qui ont montré que la flexibilité accrue des horaires de travail et du lieu de travail a libéré du temps pour le sommeil. Ainsi, dans le monde entier, les gens ont dormi plus pendant le confinement et les impositions de rester chez soi.

DEVRIONS-NOUS ACCORDER PLUS DE PRIORITÉ AU SOMMEIL ?

Beaucoup sous-estiment probablement encore l’importance du sommeil pour la performance et la santé. Nous devrions donc dépasser le « machisme » relatif au sommeil et promouvoir plutôt des comportements susceptibles de favoriser un sommeil sain. Nous devons comprendre que l’éveil et le sommeil sont indispensables. Revers d’une même médaille, ils doivent donc avoir la même importance.

“Beaucoup sous-estiment probablement encore l’importance du sommeil pour la performance et la santé.

DR CHRISTINE BLUME

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